Pourquoi la Martinique est-elle si méfiance envers les vaccins contre le Covid-19 ?
Le taux d’incidence en Martinique est très élevé, causant sa mise en confinement vendredi dernier. Malgré cela, la campagne vaccinales sur l’île est au ralenti, puisque seulement 19% d’habitants ont reçu leurs deux doses de vaccin contre le Covid-19. Cette situation s’explique par une défiance de la population face aux sérums contre le coronavirus.
Confinement en Martinique
Pour faire face à la forte propagation du virus, et à un taux d’incidence qui dépasse les 1 000, la Martinique a instauré un nouveau confinement vendredi dernier. Un couvre-feu à 19 heures a été mis en place sur l’île, et les restaurants ont dû fermer leurs portes, mais peuvent cependant continuer leur activité en proposant de la vente à emporter. Une limitation de déplacement de 10km autour du domicile est aussi à respecter. Il est possible de se rendre à la plage, mais uniquement pour pratiquer une activité physique (marche, baignade ou sport).
Cette annonce des mesures sanitaires a bien sûr été un frein important pour le tourisme en Martinique, qui représente 7% de la richesse insulaire, et 10 000 emplois saisonniers. « Je suis déçu, car je suis venue en vacances pour profiter de la plage. Malgré tout, je comprend les mesures sanitaires à cause de la situation en ce moment » déclare un vacancier.
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Un taux de vaccination bas
En Martinique, la vaccination contre le Covid-19 avance très lentement. Seuls 16% des habitants de l’île ont reçu leur deux doses de sérum contre le virus, contre plus de 50% sur l’Hexagone. Beaucoup de Martiniquais feraient plutôt confiance à une alternative à la vaccination, le Virapic, un sirop fabriqué à partir de plantes locales. Cette situation s’explique par une réelle méfiance des habitants, dû notamment par le scandale du chlordécone, un pesticide utilisé pour protéger les bananes, qui a empoisonné les sols antillais. On compte environ 80% du personnel hospitalier qui refuse de se vacciner, qui tout comme la population générale, ont peur des effets indésirables que pourrait provoquer les sérums contre le Covid-19. La situation est tendu à l’hôpital, où les médecins, vaccinés pour 90% d’entre-eux, et qui tentent d’encourager leurs collègues de faire de même, sont accusés de faire du prosélytisme.
Pour tenter de mieux comprendre la défiance aux vaccins, l’Agence régionale de la Santé a lancé une grande enquête en ligne. Les résultats devraient être connus à la rentré.
