Le label Made in France pour les vêtements
En 2017, un sondage Ifop précisait que près de ¾ des Français étaient prêts à payer plus cher pour des vêtements fabriqués en France. Un véritable engouement pour les produits Made in France se fait nettement ressentir ces dernières années. Quid du label ? Quels en sont les bénéfices ? Les limites ?
Le Made in France en quelques mots
Un vêtement peut être considéré comme Made in France si 45% de sa valeur ajoutée, au minimum, a été produite sur le sol français. Si plusieurs pays sont intervenus dans la fabrication d’un textile, il est nécessaire que la dernière transformation soit faite en France. En ce qui concerne les vêtements, il est important que la confection soit réalisée, entièrement ou en partie, en France ( source : https://www.economie.gouv.fr/cedef/fabrique-en-france) .
Consommer du Made in France, même dans le textile, a de vrais bénéfices à bien des niveaux.
D’abord, d’un point de vue éthique, cela permet de supporter une industrie ancestrale, un savoir-faire local qui se perd parfois. Cela permet aussi de s’assurer, en théorie, que les ouvriers et les fabricants ont des conditions de travail correctes et en accord avec le droit national. Consommer local a aussi un fort impact sur la préservation des emplois. En effet, en évitant de faire appel à des acteurs étrangers, plus compétitifs au niveau des prix, il n’est pas nécessaire de choisir de la main-d’œuvre moins chère et de délocaliser son entreprise.
D’un point de vue environnemental et écologique, acheter du Made in France prend vraiment tout son sens. En effet, au niveau du transport, c’est bien plus léger, ainsi qu’au niveau de la dépense énergétique en ce qui concerne le processus de production des vêtements Made in France. Un vêtement fabriqué à l’étranger peut parfois faire plusieurs fois le tour du globe, en avion de surcroît ! Le Made in France diminue donc l’empreinte carbone d’une marque.
Les limites de cette appellation
Il convient de faire la distinction entre le Made in France et le « Designed in France » qui correspond donc à des vêtements dont la matière première d’un vêtement porte le label Made in France mais n’est pas d’origine française. Il faut aussi se méfier du « Conditionné en France » qui concerne l’emballage de produits finis qui ont, eux, été fabriqués à l’étranger.
En somme, il faut comprendre aussi qu’une étiquette n’est pas un véritable label. En effet, dans l’industrie du textile, la provenance du produit n’est pas obligatoirement indiquée, même si cela se fait de plus en plus. Les diverses mentions « Made in » sont régies par le Code des Douanes de l’Union mais cela peut être compliqué de tout gérer et vérifier. De cette façon, d’autres certifications telles que le label Origine France Garantie ont été mises en place.
Lors de l’application du label Made in France, l’origine de la matière première n’est pas forcément prise en compte, ce qui peut être regrettable. Cela vient du fait que peu de matières premières sont fabriquées en France (à part le lin et les vêtements à partir de matériaux recyclés). De ce fait, la fabrication française de la matière première à la distribution est quasiment nulle.
Quel est l’avenir du label ?
De plus en plus de jeunes entreprises se basent sur le Made in France, le consommer local. Cela permet, entre autres, de mettre en avant des savoir-faire qui avaient parfois disparu.
Le e-commerce et Internet ont aussi un rôle à jouer dans le développement du Made in France : les clients sont en demande de produits plus éthiques d’un point de vue écologique et livrés plus rapidement à leur domicile comme le confirme la responsable de la nouvelle marque de vêtements de trail et running Altore. La robotisation en Europe du Nord peut aussi aider le Made in France, ainsi que l’augmentation des salaires dans les pays du Sud.
Le problème majeur dans le Made in France est la perte des motivations, des savoir-faire aussi. Il devient parfois compliqué de recruter. Si la modernisation est en route, de par la recherche-développement ou la data, c’est encore rare qu’il s’agisse de moderniser l’appareil de production des entreprises spécialisées dans le Made in France.
Cependant, le Made in France n’est pas vraiment propre à la France : il tend à se développer dans beaucoup d’autres pays, sur tous les continents. Ce qui prouve que c’est un label qui a un bel avenir devant lui !