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Une vente inédite organisée par l’Agrasc

Le 6 décembre prochain, une vente aux enchères extraordinaire aura lieu à Besançon. Des dizaines de montres de luxe confisquées auprès de criminels seront ainsi mises en vente. L’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) a confié l’organisation de cette vente exceptionnelle à la Direction nationale des interventions domaniales. Les passionnés pourront ainsi profiter de la plus grande vente de montres Rolex de l’année, avec plus de soixante modèles actuellement en ligne.

Les biens confisqués au profit de la justice

Tous les actifs confisqués au nom du Procureur de la République sont gérés par l’Agrasc. Le système judiciaire peut confisquer certains biens détenus par des personnes condamnées, ce qui entraîne un transfert automatique de ceux-ci à l’État. Cela concerne notamment les biens directement liés à un crime ou à une infraction, ceux utilisés pour commettre une infraction, ou encore ceux qui y sont directement ou indirectement liés.

Un montant record de confiscations en 2022

Ce n’est pas la première fois que l’Agrasc organise une vente aux enchères d’objets saisis. En avril dernier, 227 lots saisis dans des affaires liées au trafic de drogue ont été vendus aux enchères à la Cour d’appel de Paris. En 2022, le montant des biens saisis issus de la criminalité a augmenté de 6,3%, atteignant ainsi 771 millions d’euros confisqués, selon le ministère de la Justice.

Une redistribution des fonds au bénéfice de l’État et des missions publiques

Sur ce montant total, 98,9 millions d’euros ont été reversés au budget de l’État ou affectés à des missions de lutte contre les trafics de drogue et la prostitution. Cette manne financière est issue de nombreuses ventes de biens d’origine douteuse liées au vol, au trafic de drogue, aux escroqueries, abus de confiance et de biens sociaux, extorsions ou fraudes fiscales menées par l’Agrasc. Créée en 2011, cette structure est placée sous la tutelle du Ministre de la Justice et de Bercy (Ministère de l’Économie).

Des objets variés mis aux enchères

Les enchères judiciaires organisées par Agrasc couvrent un large éventail d’objets : voitures de sport, lingots d’or, bijoux, cryptomonnaies, yachts, sacs à main, parfums, bouteilles de vin et spiritueux, appartements de luxe et villas acquises illégalement. Néanmoins, parmi ces objets ostentatoires prisés des criminels, on retrouve également des montres de luxe, comme en témoigne la vente aux enchères de l’Agrasc qui s’est tenue au Tribunal de Paris. Sur les 277 lots du catalogue, un sur dix était une montre, objets que les criminels peuvent facilement acquérir et qui permettent de financer rapidement des activités illicites.

Prix attractifs pour la vente du 6 décembre

Le catalogue de la vente aux enchères du 6 décembre, qui se tiendra au Centre diocésain Antoine Ier de Grammont à Besançon, comprendra 162 montres, dont une soixantaine de modèles signées Rolex, la véritable monnaie verte de l’horlogerie. Les montres Rolex sont fréquemment mises à l’honneur lors de ces ventes, car elles sont appréciées des trafiquants qui peuvent ainsi exhiber leur butin, note l’expert Geoffroy Ader. Pour réunir cette sélection, le spécialiste a reçu des centaines de montres pour expertise, remises à la Direction nationale des interventions domaniales par Agrasc. Toutes les montres choisies ont été authentifiées, c’est-à-dire ouvertes, démontées et vérifiées. « Nos priorités absolues : lutter contre les contrefaçons et agir pour le bien commun », ajoute Ader. La vente judiciaire ne comporte pas d’estimations traditionnelles comme dans une vente volontaire, mais n’importe qui peut enchérir, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’un professionnel.

Crédit photo © Agrasc